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Droit au logement , transition et retour au village

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Le site du Droit Au Logement cliquer ici

L'Auvergne offre le loyer aux salariés qui s'installent dans la région cliquer ici

Se loger autrement dans le Lot cliquer ici

 

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Un agriculteur anglais s'est construit une maison verte pour 180 euros cliquer ici 

 

Les coopératives d'habitants : une vieille idée qui refait surface cliquer ici


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Le développement de l'habitat en milieu rural : rapport à M.le premier ministre
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 FILIÈRE SERVICES PUBLICS vers un service public du logement

Par le Mouvement politique d'émancipation populaire (M'PEP).

Le 11 février 2013.

Vous trouverez ci-dessous les enregistrements vidéo ou audio de la filière 4 de l'université d'automne du M'PEP, concernant les services publics. Cette université s'est tenue début novembre 2012 à Aix-en-Provence.

  • "Histoire et état du logement social"

    Par Evelyne Cognet, travailleuse sociale dans le secteur du logement (Audio).

    Entre le logement conçu comme un besoin essentiel (valeur d’usage) et le logement conçu comme un bien (valeur marchande et/ou patrimoniale) : analyse et décryptage des éléments qui caractérisent la crise actuelle. Repérage historique des politiques publiques en matière de logement social et de logement privé. Compréhension des logiques à l’œuvre aux travers des grandes lois. 

    http://www.m-pep.org/spip.php?article3148

  • "Quelles sources d’énergie pour répondre à la réindustrialisation ?"

    Avec Thierry Salomon de NegaWatt, Serge Vidal de la CGT Énergie et Jacques Nikonoff du M’PEP (Vidéo).

    Le M’PEP se prononce pour la ré-industrialisation et larelocalisation de l’économie et fait à cet égard des propositions concrètes.
    L’une d’entre elles consiste à doubler la part de l’industrie dans le PIB en 10 ans. Comment assurer l’alimentation en énergie de ces nouvelles industries, pour que cet effort industriel qui devrait permettre de créer un million d’emplois, ne se traduise pas une dégradation de l’environnement ?

    http://www.m-pep.org/spip.php?article3146
  • "Recherche, autonomie des universités, où en est-on ? Quelles conséquences ?"

    Par Jean Ortiz, universitaire spécialiste de l’Amérique du Sud et de la Guerre d’Espagne, secrétaire national du SNESUP (Vidéo).

    Depuis 20 ans, le service public de l'Enseignement supérieur et de la recherche est l'objet d'une offensive libérale qui l'a dénaturé. On a désormais basculé vers autre chose que "l'université à la française".
    Cette offensive planifiée, impulsée par les instances européennes, le FMI, la Banque mondiale, a provoqué un bouleversement colossal du Supérieur : la mise en place d'un "marché de la connaissance". La Loi Pécresse (LRU) a accentué le désengagement de l’État, la "managérisation", la hiérarchisation, la concurrence, les universités à plusieurs vitesses…

    http://www.m-pep.org/spip.php?article3156

 

Droit au logement, transition et retour au village 

Avec 73000 logements nouveaux construits en France en 2011(dixit le journal l'Independant), alors que le gouvernement Sarkosy avait promis d'en construire 450 000/an et F.Hollande espère 500 000/an , on voit que le logement ne se porte pas mieux que l'emploi dans l'écart entre la réalité et le discours des institutions ! Le 57 eme rapport de la fondation abbé Pierre, toujours plus pessimiste que le précèdent , déclare manquer 2 millions de logements pour faire face au "mal logement" ! Et revenant du festival " le souffle du reve" de Saint julien la Nef (Gard) de dimanche dernier, je crois maintenant aux chiffres 118 000 habitats dans des camions , 58 000 cabanes , des milliers de SDF...situation le plus souvent subies que choisies !

Réflexion citoyenne : Pourquoi la part du budget consacré au logement s'est inversée avec celle consacrée à la nourriture depuis 1945 à maintenant ? (de 10% à 40%) Pourquoi avec la fin du pétrole , les deux vont croître encore, mais cette fois dans le même sens, le cumul manque d'emploi et de logement créant une "double peine" pour les précaires ?
Et ne parlons pas de la dette austérité, créée par les banquiers, que nous allons tous payer par des taxes et services non marchands se transformant en services marchands !
Quand j'achète une maison , j'en achète quatre !
- la première maison c'est celle du prix terrain à bâtir qui vaut le prix d'une maison que ne justifient pas les seuls coûts de viabilisation ( de l'ordre de 20 000€/maison)
- la deuxième maison c'est la maison réelle ( 1200€/m2 ?) ( 50% le cout de la main d'oeuvre, 50% le coût des matériaux)
- la troisième maison c'est la somme des intérêts que je vais rembourser au banquier qui me prête 80% de l'argent cumulé du terrain et de la maison sur 25 ans (si vous êtes un ménage, interdit de divorcer !)
- la quatrième maison c'est celle que je vais payer pour le chauffage ou la climatisation sur 25ans avec l'augmentation programmée du prix de l'énergie, car bien sur je n'avais pas les 30% de crédit au départ en plus pour avoir une maison de moins de 40 KWH/m2/an !
A moins de 2600€ de revenu mensuel de ménage stable sur 25 ans, seuil qui vous permet d'ouvrir la porte d'une banque !, adieu le rêve d'avoir un toit à vous pour vos vieux jours ! Et que sera devenu le monde dans 25 ans !
Avec la nouvelle ci jointe en annexe (4 pages), je ne propose pas le changement , ce mot magique qu'utilise tous les partis politiques pour acquérir des suffrages, mais le "changement du changement", un saut qualitatif qu' Albert jacquard, biologiste, appelle "mutation" et Edgar Morin "métamorphose" !
Soit une troisième voix entre la voie du tout marché dans le logement , heureux d'entretenir la rareté pour mieux spéculer , et la voie du tout HLM où les files d'attente se mesurent dans certaines régions à de nombreuses années !
découvrez cette troisième voie dans la nouvelle ci jointe résultat d'une réflexion interdisciplinaire (architectes, urbanistes, artisans, citoyens jeunes et retraités...s'inscrivant dans le mouvement de la transition au sein de l'asso AES)
Bien cordialement
francois Plassard
Peyriac de mer
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on en parle au debat du Dal (droit au logement) du 12 juin à 19H au theatre Beziers sortie ouest ?

 

Participation au concours des nouvelles pouvant faire la promotion du « revenu d'existence » en vue de la demande d'un réferendum en 2013 au Parlement Européen

(1million de signatures dont 65 000 pour la France )

 Quand le Revenu d'existence, en agissant simultanément sur le manque de logement et d'emploi, permet

la multiplication de Coopératives d'habitats bioclimatiques intergénérationnels,

pour de nouveaux liens villes-campagnes,

pour préparer nos territoires et nos modes de vie en transition à l'après-pétrole.

 

Assis avec ses quatre nouveaux amis sur un talus, Éric scrute les nuages à l'horizon en commentant cette belle journée de travail en commun.

« Si nous finissons la couverture du toît de notre cinquième maison, nous serons à l'abri de la pluie la semaine prochaine pour remplir nos ossatures bois avec nos bottes de paille! Et la pluie c'est ce qu’attendent les semis dans nos jardins partagés ! »

Cela ne fait que trois semaines que nos cinq amis ont démarré cette belle aventure! Il n'en fallait pas plus pour commencer à admirer le début de leur œuvre : sur une ancienne vigne exposée sud et protégée de la Tramontane, cinq maisons de 70m2, chacune sur pilotis avec terrasse, prennent forme. Sans la révolution dans leur vie qu’avait amenée l'instauration par le gouvernement d'un revenu inconditionnel d'existence mensuel de 750€, par un référendum trois mois auparavant, ce rêve n'aurait pas été possible ! Il faut dire que ce référendum pour un nouveau « pacte social », étape nouvelle de la Déclaration des droits de l'homme et des citoyens qui avait fait autrefois briller la France mais qui n'était plus respectée, n'aurait sûrement pas eu lieu sans l'ampleur des manifestations des indignés dans les rues en conséquence de l'austérité. Les débats contradictoires citoyens sur cette révolution du travail transformée en oeuvre, avait aussi pesé sur le politique !

Fini tout ce temps passé jour après jour, à Pôle Emploi pour espérer trouver un hypothétique job précaire qui n'arrivait jamais ! Et fini le temps des 120 candidats dès qu'il s'agissait d'une annonce de plus en plus rare, un CDI !

Enfin un nouveau chemin s'ouvrait pour Éric, Geneviève, Pierre, Alain et Sylvie.

Soit : « ne plus perdre sa vie à vouloir la gagner » et réaliser leur rêve : devenir agriculteurs en constituant une AMAP avec des consommateurs de la ville voisine à 10 km.

 

Tout avait commencé en répondant à une annonce dans la revue « Village magazine », « passerelle eco» pour les uns ou la « Maison écologique » pour les autres :

« Commune rurale, pour requalifier son territoire après l'arrachage de 500ha de vignes depuis cinq ans, cherche jeunes motivés pour un choix de vie au plus proche de la nature et pour y construire leur maison bioclimatique ».

Un groupe d'accueil local constitué de quatre personnes bien impliquées sur le territoire – l'adjoint au maire, deux anciens agriculteurs ainsi que le président du syndicat d'initiative – avait reçu douze candidats au cours de deux week-ends. Nos cinq amis avaient été retenus dont Éric, originaire du village, voulant y revenir après trois années de petits boulots précaires dans les métiers du bâtiment à 300km de chez lui.

L'offre était originale : « dans le prolongement de la zone artisanale à moitié vide, la commune en partenariat avec une association foncière « Terres de lien », met à disposition un hectare de terrain pour construire ensemble vos cinq maisons en coopérative d'habitat. Vous serez ainsi locataire de votre maison, mais propriétaire aussi par vos parts sociales au sein de la coopérative d'habitat, laquelle louera le foncier sur un bail de 77 ans, renouvelable ».

L'offre était précise et en contenait une autre en annexe, conditionnée au résultat de la première.

- « Si votre coopérative d'habitat suivie par les conseils d'un architecte, répond à nos souhaits, alors elle pourra devenir le maitre d'œuvre sur ce même hectare de cinq nouvelles maisons bioclimatiques (à moins de 50 kWh/m2/an) vendues à des retraités (pour moitié de la commune) devenant ainsi vos nouveaux voisins ».

« Peut-être même vos nouveaux voisins, vous aideront-ils à mettre les légumes en sacs ou à planter des haies fruitières entre les rangs de maraichage sur les terrains que vous trouverez à louer » avait rajouté le maire oralement à la lecture du contrat, en indiquant que des terrains communaux, voire des terrains du Conservatoire du littoral, pourraient peut-être convenir pour amorcer le projet…

 

Cette commune avait compris que l'installation de jeunes en agriculture pour requalifier son espace en partie abandonné, était devenue une nécessité en raison de la vulnérabilité à l'incendie en ce pays méditerranéen, où les vents deviennent de plus en plus forts et de plus en plus secs en été (suite au réchauffement climatique). Si les communes commençaient à mutualiser la lutte contre l'incendie, pourquoi ne pas aussi mutualiser la prévention ? L'arrachage subventionné par Bruxelles de 14 000 ha de vignes (qui jouaient historiquement un rôle de pare feu) dans la communauté de commune, rendait la question pertinente !

Mais pour rendre la démarche d'installation agricole « hors cadre familial » viable, qui ne peut trouver sa viabilité économique qu'à la quatrième année, l'idée du maire de donner à ces jeunes 5000 heures de travail à leur porte, rémunérées par des retraités ravis de devenir leurs voisins, était géniale !

Non seulement elle épargnait à ces jeunes de passer par le banquier, qui ne les aurait de toute façon pas reçus, mais elle résolvait ce que le langage d'expert en urbanisme appelait «  la baisse de mobilité résidentielle dans l'habitat, pour répondre à l'évolution des besoins d'habitat par tranches d'âge!» (c'est le PDD, Plan de développement durable, en amont du PLU, plan local d'urbanisme, qui le dit !).

Par exemple on ne savait plus que faire des retraités à très faible revenu qui, pour quitter une maison devenue inadaptée à leur âge, quittaient leur village pour une maison de retraite éloignée de leurs proches, une opération coûteuse tant pour eux que pour la collectivité ! Reculer le moment de la grande dépendance dans une maison spécialisée, inventer des situations intermédiaires dans des conditions humaines et sociales satisfaisantes, pour une espérance de vie qui ne cessait d'augmenter (+40%/1900), était devenu une grande priorité nationale, après la question du chômage des jeunes et des seniors et celle de l'accès au logement !

 

L'innovation organisationnelle transversale et intégrée (ici : habitat groupé, jardins partagés, mixité sociale, services mutualisés, etc.) est toujours la réponse à des problèmes devenus insolubles dans la pensée en catégories et en filières, cette dernière ne portant ses fruits que pendant une forte croissance ! C'est cette mutation de la pensée qu'avait stimulé l'effet de levier du revenu d'existence au-delà même d'éradiquer la grande pauvreté. Pour cela il fallait des pionniers comme ce maire pour ouvrir un nouveau chemin !

 

Territoires en transition

Après la grave crise de 2012-2014 où les prix de l'essence et de la nourriture avaient explosé, la commune avait adhéré au vaste mouvement des « villes et territoires en transition » initié d'abord par les Anglo-Saxons, comme les Allemands avaient initié les premiers le « revenu de base » !

Ces deux initiatives avaient créé une dynamique nouvelle pour adapter les modes de vie à l'après pétrole. On avait enfin compris que ce n'était plus le seul temps de travail en diminution (malgré les maquillages statistiques), il ne pèse plus que 10% de la durée de nos vies, mais de plus en plus le temps du « hors travail » subi ou choisi, qui structurait le lien social, les modes de vie et l'aménagement du territoire !

Le nouveau maire l'avait compris et se plaisait à dire en public que :

« Le nouveau groupement d'habitat bioclimatique intergénérationnel à vocation ''agri-culturelle'' pouvait remplir la « fonction relais » motrice sur sa commune d'une nouvelle économie de l'information, de la relation et de la connaissance, exactement comme les premières zones artisanales avaient rempli une « fonction relais » motrice dans la société de production industrielle ». Un tel langage en avait laissé plus d'un pantois !

Bien sûr, pour éclairer son propos, il ne manquait pas de préciser que l'ancien maire qu'il avait remplacé avait pris le train en marche quinze ans trop tard en construisant sa zone artisanale à moitié vide ! Une manière pour lui d'affirmer sa conviction joyeuse, propre à tous les pionniers, d'inventer le présent à partir d'une vision du futur.

C'est ainsi qu'il pariait sur l'alliance de l'agriculture et de la culture, alliance qui allait, grâce à la belle énergie des jeunes et des seniors les plus touchés par l'effondrement de l'emploi, apporter une nouvelle dynamique à sa commune.

La vague des nouveaux habitants l'avait cru. Mais les propriétaires privés de la terre, pour la plupart anciens viticulteurs à la retraite, avaient été réticents à confier leur terres à ces nouveaux venus qui prétendaient « accompagner la nature au lieu de la vaincre » comme ils l'avaient fait avec les engrais, les pesticides, les tracteurs puis les machines à vendanger, les rampes d'arrosage ... En travaillant beaucoup pour rembourser le banquier !

La réflexion malencontreuse de Pierre de l'AMAP au bistrot du village avait un jour allumé l'étincelle : « nous on fait de la permaculture avec du BRF (Bois Raméal Fragmenté) et du compost pour se passer de l'irrigation et laisser les micro-organismes régénérer la vie des sols à notre place ; Vous, vous faisiez de l'agriculture « pétrolière » qui a appauvri la terre et pollue les nappes phréatiques, que l'arrivée des machines à tailler la vigne va aggraver, c'est pas le même métier ! ».

Le coup avait été dur et avait fait le tour du village. Mais tout le monde s'était tu en constatant que l'espérance de vie des agriculteurs n'avait pas augmenté contrairement aux autres. Y avait -il un lien avec ce diagnostic?

Mais le plus étonnant fût le ralliement et le basculement des chasseurs et des pêcheurs de la commune à la cause de cette nouvelle génération qualifiée d' « écolos », avec le même sourire condescendant proche du mépris, qu'on accorde à ces « doux rêveurs » qui osent prétendre transformer le dur travail en « œuvre ».

Il faut reconnaître combien le revenu d'existence, que n'avaient pas les Anciens, obligés eux de rembourser leurs dettes, avait contribué par « effet de levier » à cette mutation de l'agriculture pour plus de « souveraineté et de sécurité alimentaire ». Avec le coût des transports, c'était devenu un sujet omniprésent dans un monde turbulent !

 

De l'innovation d'organisation à la dynamique : quand la mayonnaise prend !

Les nouveaux habitants de la commune, pour beaucoup des jeunes retraités venus d'ailleurs, attirés par la proximité de la mer Méditerranée, avaient été les premiers à utiliser la monnaie complémentaire locale mise en œuvre à l'échelle de la communauté de communes, pour donner un sens politique à leurs dépenses. L'argent qu'on disait autrefois « n'avoir pas d'odeur » était devenu : « informé » de la charte « homme-nature » que chacun devait signer pour transformer ses euros en monnaie locale. La monnaie locale , en orientant ses achats, était devenu en quelque sorte un nouveau bulletin de vote pour une économie plus relocalisée !

Les clients de ces nouveaux « agriculteurs des circuits courts » étaient ainsi naturellement trouvés !

Et les chantiers de jeunes, payés en monnaie locale (comme d'ailleurs un tiers du revenu d'existence) pour greffer les amandiers sauvages, et replanter des haies fruitières de 17 espèces (on appelait cela l'agroforesterie ou la foret jardinée), pour le plus grand bonheur des randonneurs, avaient fini par convaincre les institutions obsédées par « la religion de la croissance monétaire pour la croissance» devenue par la gravité de la crise mondiale une belle chimère ! Même dans le langage quotidien les mots avaient changé : on ne parlait plus comme avant « d'accroitre le bien-être par le développement, mot confondu à celui de croissance ou de progrès » mais « de (ré)apprendre à bien vivre » !

Le futur n'était plus comme les institutions l'avaient souhaité. Elles avaient pourtant mis tout leur espoir dans les 1000 milliards d'euros créés début 2012 par la Banque européenne et prêtés à un taux d'intérêt de 1%, à 800 banques européennes qui les avaient reconvertis en 10 000 milliards d'euros. Mais les PME sur les territoires, qui font l'essentiel de l'emploi, avaient été les dernières servies !

Cette énergie considérable de relance économique avait été à nouveau prêtée à 5% parfois à 7% aux États déjà endettés pour payer leurs fonctionnaires (les impôts sur le revenu étant déjà gagés !). Puis cet argent avait été prêté aux entreprises du CAC 40 déjà largement défiscalisées (pour un montant de 100 milliards/an d'après un rapport au gouvernement d'un député UMP en 2011) . Comme pour ces sociétés mondialisées, une partie des échanges passent par des succursales et des banques implantées dans les paradis fiscaux, c'est encore 20 milliards d'euros par an qui échappaient aux caisses de l'Etat ! (expertise du Parlement européen en 2012 !).

Les territoires avaient eu dans cette relance la part du pauvre ! Pire encore cette relance avait gonflé la bulle financière !

Jamais l'effondrement de l'emploi n'avait pris une telle ampleur, l'instauration du revenu d'existence était arrivé juste à temps ...pour éviter l’explosion de violence!

 

Retour au village

La coopérative d'habitat bioclimatique intergénérationnelle, n'avait pas fait appel à l'emprunt puisque les cinq maisons supplémentaires avait rempli ce rôle et que le foncier était loué.

Une avance de trésorerie de quelques amis touchant aussi le RIE, avait à elle seule permis d'acheter les matériaux (la moitié du coût d'une maison). Le travail des auto-éco-constructeurs, partiellement accompagné par la formation avec des artisans locaux, avait fait le reste !

En pleine crise grave du logement social que le rapport de la fondation abbé Pierre disait (pour la 57ème fois) pire que les précédentes, cette expérience communale avait pris valeur d'exemple, sans avoir coûté d'argent à la commune !

Elle n'avait sollicité que du courage politique : celui de classer en AH (agricole habitable) une parcelle agricole dans le prolongement de la zone artisanale, un choix animé par une vision anticipatrice du futur ! Nombre de maires étaient venus de tous les coins de France pour se réapproprier la démarche !

Aucun des gouvernements précédents n'était arrivé à endiguer cette crise du logement nourrie par la convergence entre une rareté de l'offre de terrains constructibles dans le partenariat « État -mairie » et la frilosité des banquiers à prêter aux promoteurs et aux particuliers (en deçà de revenus de ménage inférieurs à 2600€/mois !). Pour les plus pauvres, avoir un toit, représentait la moitié de leur budget ! Pour tous, l'accès au foncier avait un coût équivalent ou parfois plus élevé que la maison elle même ! Un comble !

Même la filière HLM n'arrivait pas à faire baisser la durée de ses longues files d'attente (plusieurs années dans certaines régions) avec l'aggravation de la précarité dont l'effet indirect était de faire grossir les dossiers des gendarmes, des juges et les prisons (record en 2011 : 100 000 années de prison décidées par la justice ! Victor Hugo se serait retourné dans sa tombe, lui qui avait dit en 1848 : « Faites des maisons, pas des prisons ». Avec seulement 75 000 logements neufs construits en 2011 et les 500 000 logements neufs par an qu'avait promis le nouveau président Francois Hollande en mai 2012, la tache etait considerable !

 

Une révolution culturelle sur un thème aussi sensible que l'emploi et le travail, ne se fait pas en un jour !

Il avait fallu dix ans d'évolution pour que 30% des salariés osent progressivement quitter leur emploi et ainsi partager leur travail grâce au RIE !

  • Alain, ingénieur de formation, avait ainsi décidé de réaliser son rêve : concevoir et expérimenter au sein de la coopérative d'habitat, des systèmes de production d'énergies renouvelables plutôt que de s'expatrier, comme nombre de ses camarades, dans les entreprises délocalisées en Asie. La coopérative d'habitat avait conquis grâce à lui son autonomie énergétique et permis une faible empreinte écologique en combinant des technologies nouvelles à des anciennes, réadaptées, liées à des nouveaux comportements (par exemple les toilettes sèches, l'épuration biologique par filtres plantés, la récupération des eaux de pluie...). S'agissant des transports, une voiture et trois vélos électriques rechargés gratuitement au hameau, avaient été mis à la disposition de leurs habitants et de leurs visiteurs ! Mais le plaisir d'Alain, c'était aussi le nouveau rucher qu'il avait réussi à monter. Les abeilles étant très sensibles à la qualité de leur environnement, elles témoignaient, par la vigueur de leur développement, de l'évolution des pratiques agricoles sur le territoire.

Pierre était quant à lui devenu éco-artisan et éleveur pour entretenir (de manière tournante) les friches...

De leur côté, Éric, Geneviève et Sylvie avaient décidé de devenir maraîchers. Sylvie avait été licenciée de Pôle-emploi qui, suite à l'instauration du RIE, avait divisé par trois ses effectifs !

L'accompagnement de personnes âgées, l'accompagnement de randonneurs avec la pratique du conte, comme la production de fruits séchés avec le four solaire d'Alain, avaient utilement diversifié l'activité de maraichage

Dans la commune, la métamorphose permise par le RIE avait non seulement changé le paysage et trouvé des solutions à des retraités à faible revenu, mais elle avait fortement stimulé la dynamique de la vie relationnelle et associative. Au bistrot du village on ne demandait plus à son voisin « qu'est-ce que tu fais dans la vie? », on lui demandait « qu'est-ce que tu fais de ta vie » !

En fait pour tous ces citoyens, l'instauration du Revenu d'existence avait été vécue comme une sorte de Renaissance !

 

Mais pour les Institutions territoriales, la mutation du pacte social, la métamorphose impulsée par le revenu d'existence, avait été vécue dans la souffrance !

La gestion administrative de la pauvreté (5 euros nécessaires pour distribuer 1 euro) avait globalement supprimé un million d'emplois d'accompagnement, d'insertion, de concertation, de gestion de dossiers ... On ne fait pas d'omelette sans casser des œufs !

Là encore il avait fallu du temps !

Celui nécessaire à la déconstruction-reconstruction de la chenille qui dans la chrysalide se transforme en papillon !

un travail de « déconstruction et reconstruction » du contenu donné à la croissance, de moins en moins relié depuis trente ans à l'accroissement du bien être et du bien vivre.

un travail de « déconstruction – reconstruction » du contenu donné à l'emploi, ciment de la société industrielle, que le revenu d'existence se propose de transformer en « œuvre »,

- un travail de « déconstruction – reconstruction » du contenu donné à l'argent en acceptant par exemple les monnaies complémentaires locales … et un jour, une refonte du système de création de la monnaie internationale grâce au rôle qu'avait joué en Europe l' « Appel de Roosevelt » pour lui redonner son rôle de moyen et non de fin ?

La fortune cumulée des 0,2% les plus riches de la planète évaluée à 39 000 milliards de dollars (le Figaro 11juin 2010) alors que les peuples s'enfonçaient dans la misère, avait fini par convaincre le Politique de choisir son camp (du coté du peuple !)pour rompre l'enchainement de la violence !

Mais progressivement était né un nouveau regard au sein des institutions territoriales pour transformer la relation du « Savoir – Pouvoir – Agir » (culture de la procédure) qui les caractérisaient, au nom de la confusion entre développement et croissance quantitative, en invention d'un nouveau « Bien Vivre » (culture du processus) par les citoyens tous bénéficiaires de manière inconditionnelle d'un revenu d'existence !

Dira-t-on un jour que le RIE avait été la première idée politique positive de ce 21ème siècle pour réinventer le vivre-ensemble, même si cinq prix Nobel d'économie l'avaient déjà proposé au siècle précédent en réponse à l'accroissement de la productivité du travail ? On avait enfin compris que le travail qui ne représentait plus que 10% du temps d'une vie, mais avait tant colonisé tout l'imaginaire social, devait céder de la place au temps libre et créatif dans la coproduction du lien social, de la richesse et de l'organisation des territoires. La France était au debut du XXI eme siecle le premier pays au monde qui chaque année recevait plus de visiteurs que son nombre d'habitants, on y venait maintenant chercher les secrets de son art de vivre dans la diversité des ses terroirs.

Francois Plassard, agCette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

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Auteur de « Crise écologique ou crise sociale ? Vivre ensemble autrement » préface d'Albert Jacquard -leseditionsovadia.com

Association AES démarche éco-hameau, groupe interdiscipli de ressource technique (à l'exemple des GRT du Québec).

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