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Partage des rôles entre l'usager et l'administration dans la production du service public

Partage des rôles entre l’usager et l’administration dans la production du service public

Carine Baillie • Service public 2.0, co-production citoyenne et bénévolat
http://www.institut-entreprise.fr/index.php?id=1711

Face à un système administratif à bout de souffle et des dépenses publiques sous contraintes, la première note, « Service public 2.0 », propose un modèle alternatif, fondé sur le partage des rôles entre l’usager et l’administration dans la production du service public. Dans ce modèle, le citoyen n’est plus le simple consommateur du service, mais son co-producteur, devenant par la même occasion co-responsable de l’intérêt général. L’administration est davantage conçue comme une « plateforme » qui rend possible les initiatives individuelles et collectives. S’appuyant sur des expériences concrètes menées en France et à l’étranger, ainsi que sur les possibilités ouvertes par les nouvelles technologies, Elisabeth Lulin montre comment ce qui relevait autrefois de l’utopie participative est aujourd’hui devenu une stratégie de réinvention du service public dans de nombreux pays et de nombreux secteurs de l’action publique. Elle explore les conditions nécessaires à l’avènement d’un tel modèle en France : cartographie des besoins et opportunités d’implication des usagers, organisation de l’administration « as a platform » , création de mécanismes de confiance et d’incitation. Enfin elle esquisse quelques pistes pour faciliter l’amorçage d’un mouvement en ce sens : faire la pédagogie des pratiques participatives auprès des citoyens et de l’administration, standardiser les outils informatiques permettant la coopération, définir un cadre juridique adéquat, et enfin disséminer les « bonnes pratiques ».
D’après France Bénévolat (« La situation du bénévolat en France en 2013 »), 40 % de la population française serait investie dans des actions bénévoles. Les bénévoles sont plus de 12 millions et demi en association, 4,2 millions dans une autre organisation (syndicale, politique ou religieuse), tandis que 9,7 millions pratiquent un bénévolat direct de proximité. C’est ce dernier type de bénévolat – le plus pertinent dans notre cas – qui augmente le plus fortement (+31% de 2010 à 2013).

http://www.institut-entreprise.fr/fileadmin/Docs_PDF/travaux_reflexions/nouveaux_enjeux_nouveaux_modeles/DS_service_public-VF.pdf

 

Carine Baillie • Sur le plan des idées et des doctrines, la co-production trouve des racines aussi bien à gauche qu’à droite : à gauche avec les utopies autogestionnaires, à droite avec les utopies libertariennes – d’un côté, dans le sillage de Pierre Joseph Proudhon, redonner le pouvoir au peuple, ouvrier ou citoyen, de l’autre, après Friedrich Hayek, limiter l’emprise de l’État sur l’économie et la société.

Mais ce qui a changé aujourd’hui, c’est que l’évolution des esprits, des comportements et des technologies rend ces utopies réalisables.

On observe tout d’abord des expérimentations nombreuses, ambitieuses et probantes dans les pays les plus variés et dans les domaines les plus divers de l’action publique : il y a maints exemples en matière de gestion urbaine avec des initiatives telles que Citizen Connect (cadastre collaboratif numérisé) ou StreetBump (inspection collaborative des chaussées) menées par la ville de Boston aux Etats-Unis, ou encore, des cas de co-production du service de santé par les patients, leur entourage et les professionnels de santé avec People Powered Health, expérimentation conduite dans six municipalités britanniques à l’initiative de Nesta et en partenariat avec les autorités locales.

Nous assistons par ailleurs en France, depuis une vingtaine d’années, à un changement profond, survenu très progressivement et sans grand bruit, de la conception des relations entre le service public et ses usagers. Peu à peu, le service public n’est plus tout à fait un dû ; il devient la contrepartie d’un effort particulier demandé à l’usager. La première mesure forte en ce sens a été la création du revenu minimum d’insertion en 1989, où pour la première fois, une prestation sociale était due sous réserve d’un effort d’insertion du bénéficiaire. Depuis lors, du tri sélectif au remboursement des soins sous condition de passage par un médecin référent, de plus en plus nombreux sont les domaines où nous n’accédons pleinement au service qu’à condition d’avoir accompli notre part. Enfin, le développement phénoménal depuis une dizaine d’années de l’économie du partage a créé des habitudes et des modèles organisationnels inédits sur lesquels l’implication citoyenne pourrait désormais s’appuyer.

Tous ces facteurs font que l’utopie du service public participatif est aujourd’hui à portée de main.

Il y a trois grandes séries d’initiatives à prendre :

Il faut commencer par recenser les « capacités disponibles ».

Il s’agit ensuite de repenser l’organisation de l’administration publique comme une plate-forme dont le but n’est pas de délivrer l’intégralité du service, mais de catalyser les contributions multiples des tiers (usagers, citoyens, associations, etc) pour que le service soit construit conjointement.

Le service public participatif ne fonctionne qu’à condition de s’appuyer sur la bonne volonté des citoyens/usagers, prêts à apporter leur contribution. La troisième série d’initiatives à prendre pour favoriser un modèle 2.0 consiste donc à susciter cet esprit de contribution.

http://www.institut-entreprise.fr/index.php?id=1710